Tout savoir sur l’électricité issue de la biomasse
Quelle est l’empreinte carbone de la biomasse en Guyane ?
Peut-on en produire plus ? Où a lieu l’exploitation du bois immergé ?
Toutes les réponses à vos questions ici.
Peut-on produire plus d’électricité en Guyane avec la biomasse ?
Oui. La Guyane dispose de nombreux gisements de biomasse encore sous-exploités : bois issus de défriches ou d’exploitation forestière, connexes de scieries…
L’approche circulaire permet de transformer ces ressources en électricité locale, renouvelable et pilotable, avec un fort potentiel de montée en puissance.
Quel est l'impact de la production d’électricité à partir de biomasse en Guyane ?
L’impact est positif.
Contrairement aux énergies fossiles importées (diesel, biocarburant), la biomasse :
• est locale (pas de transport intercontinental),
• utilise des déchets existants,
• respecte une gestion durable des forêts,
• les fumées sont filtrées, empéchant la pollution atmosphérique,
• utilise peu de surface foncière pour les besoins des process,
De plus, la combustion du bois rejette du CO₂ qui a été préalablement capté lors de la croissance des végétaux. Des mesures compensatoires sont également mises en oeuvre, comme par exemple la réservation de plusieurs hectares pour la préservation des orchidées sauvages rares, etc.
Qu’est-ce que la hiérarchie des usages du bois ? Est-elle respectée en Guyane ?
Oui. En Guyane, le bois est prioritairement utilisé pour le bois d’œuvre (construction, mobilier).
La biomasse énergétique provient uniquement des fractions de bois qui ne peuvent pas être valorisées dans les autres filières.
Cette approche s’inscrit dans une logique d’usage en cascade, conformément aux recommandations européennes.
Quel est le rendement énergétique de la biomasse en Guyane ? Est-il compétitif ?
Oui. Le rendement de transformation de l’énergie contenue dans le bois en électricité est de l’ordre de 25 à 30 %, ce qui est standard pour des installations thermiques.
Ce rendement est suffisant et stable pour garantir une production d’électricité prévisible, pilotable et complémentaire au solaire ou à l’hydraulique.
Pourquoi ne valorise-t-on pas la chaleur issue de la combustion de biomasse ?
En théorie, la cogénération (électricité + chaleur) est idéale.
Mais en Guyane, les besoins en chaleur (chauffage urbain, eau chaude industrielle) sont très faibles ou dispersés.
Il n’y a donc pas encore d’usages adaptés à la récupération de chaleur à proximité des centrales.
Pourquoi n’importe-t-on pas du combustible biomasse, comme on importe du fioul ?
Parce que la biomasse est disponible en quantité suffisante localement.
Importer du bois ou des granulés serait :
• plus coûteux (transport, logistique)
• moins écologique (empreinte carbone)
• contraire à l’objectif de souveraineté énergétique
L’enjeu est de valoriser ce que la Guyane possède déjà.
Quel est l’intérêt des plantations énergétiques en Guyane ?
Les plantations énergétiques permettent de :
• sécuriser l’approvisionnement sur le moyen et long termes dans le cas où une filière venait à produire moins de connexes valorisable ou que d’autres usages se développeraient.
• structurer une filière complémentaire
• intégrer des systèmes agroforestiers (arbres ASFA, canne énergie…)
Elles s’inscrivent dans une logique de complément aux autres sources, et non de remplacement des déchets bois.
Où seraient situées les plantations ? Quelle surface serait concernée ?
Les plantations seraient réparties sur quelques centaines d’hectares, dans des zones agricoles ou agroforestières.
Elles seraient intégrées à l’agriculture existante et choisies en fonction des besoins du territoire.
L’exploitation du bois immergé au lac de Petit Saut nuit-elle à la faune ?
Non. Seule moins de la moitié du lac est exploitée, de manière contrôlée et respectueuse de l’environnement.
Les zones sensibles à la biodiversité sont préservées, et l’exploitation se fait en cohérence avec les enjeux écologiques de la zone.
Et après ? Que deviennent les centrales biomasse quand les gisements sont épuisés ?
La biomasse est une ressource évolutive.
Lorsque certains gisements seront épuisés, la production pourra être maintenue grâce à :
• la récupération du bois recyclé classe A,
• les cultures énergies,
• les plantations sylvicoles,
• En substance: l’adaptation des centrales (poly-approvisionnement)
Une planification à long terme est en cours pour assurer la pérennité de la filière.
Quelles sont les autres énergies renouvelables potentielles en Guyane ? Quels sont leurs atouts et limites ?
💧 Hydroélectricité | Stable bas carbone | Sites limités, impact écologique
☀️ Solaire | Abondant, propre | Intermittent, dépendant météo
🌿 Biomasse Locale | pilotable, créatrice d’emplois | Nécessite logistique et structuration
💨 Éolien | Potentiel sur le littoral | non développé à date, contraintes techniques
La biomasse est complémentaire des autres énergies dans un mix équilibré.
Qu’est-ce que la directive RED II (énergies renouvelables) ? Pourquoi la Guyane a-t-elle une dérogation ?
La directive RED II encadre l’usage des énergies renouvelables dans l’UE.
La Guyane, en tant que région ultrapériphérique, bénéficie d’une dérogation pour :
• adapter les objectifs au contexte local
• prendre en compte la géographie, les infrastructures, et les réalités socio-économiques
Cela permet à la Guyane de développer un modèle énergétique adapté et résilient.